20.3.06

Un jeune qui pose fièrement bombe sur tête à côté de son cheval préféré. Un qui s’y connaît pour de vrai en animaux, qui me donne parfois de vraies leçons, auxquelles je crois parce que je sais qu’il sait des fois plus que moi. Un jeune qu’on a mis dans cet institut-tu sais l’établissement pas loin de la décharge- sûrement parce qu’on ne voulait plus de lui en fond de classe. C’est tellement compliqué de s’occuper de gars comme ça, qu’ils disaient là-bas, dans le milieu « normal ». On le mettrait ailleurs, comme ça on ne verrait plus la différence de niveau.
C’est si encombrant la différence.
Le jeune pose, sans méfiance, il est ouvert ... il est là, rêne en main, à côté de l'animal...il est là, dans son élément, innocent, il donne de lui au photographe, son regard est droit.
Mais il n’a pas bien compris les règles du jeu…moi non plus, d’ailleurs. Sinon, je n’aurais jamais laissé le carnage se faire. En fait, le photographe n’en est pas un…C’est seulement un verrat inhumain vautré derrière son appareil, à l’affût de la bête curieuse.

Mais s’il y a une bête curieuse au milieu de tous ces gamins, c’est bien ce putain de journaliste raté qui ne sait même plus comment exister.
Qui vivra verra… un sal verrat salir de sa boue ou de sa fiente un jeune, son estime de soi et toute sa famille, et pour le reste on verra l’ampleur du dégât.
Ce soi-disant journaliste a enfoncé la joie d’un gamin, a craché sur la fierté et l’honneur qu’il lui faisait de se montrer heureux. Non, je n’ai pas rêvé, j’ai bien lu et relu comment ce porc pouvait s’en foutre au plus haut point de casser un gamin.
Le gamin est venu me chercher au petit matin, en lambeaux.

Il m’a dit : « Ce que j’ai lu, c’est des conneries, hein ? »Moi je lui ai répondu que c’était de grosses conneries, que c’était un article pourri, et je m’en suis voulu de ne pas avoir tué le verrat de mes mains.