21.9.06

Une heure pour écrire.

Aujourd’hui encore le temps est passé…
Je me suis fixé une heure pour écrire un texte …
Une heure qui serait le condensé de tous mes mots bridés, de toutes mes idées emprisonnées, lorsque je suis ailleurs que là où je voudrais.
Une heure donc pour condenser toutes les idées qui me viennent pendant ces autres heures où mon langage étouffe de ne pas être parlé.
Mais que pourrais-je écrire en si peu de temps…
Je voudrais parler de ces étourneaux que tous les jours je vois en bande voler, de ce goûter que sur un banc avec ma fille aux grands yeux j’ai partagé, de cette odeur de jasmin qui tout à l’heure réjouissait mes narines, des gros yeux déformés de ce dentiste à lunettes derrière un judas imaginé , de cette femme étrangement habillée tout droit sortie de l’HP, de ce bonhomme en jogging vert- pomme qui promenait son chien quand j’habitais un peu plus loin…d’ailleurs le promène-t-il encore, son jogging vert brillant -éclaire- bitume…à cette heure-ci peut-être même que son chien est aveugle de l’avoir trop regardé…
Non, je n’aurai pas le temps de parler de tout cela…il me faudrait plus de sable… piper les sabliers…
Une heure pour écrire ; mais quelle mauvaise idée…à quoi bon commencer d’écrire si l’heure à laquelle on termine est programmée…essayez donc de vivre en connaissant le jour et l’heure de votre décès.