28.12.06

Tu as baissé à fond les vitres de ta voiture malgré le froid glacial de la saison.
Tes souvenirs se brouillent, s’emmêlent, s’agitent. Tes yeux vomissent l’eau salée d’une mer déchaînée que tu n’as jamais pris le temps de regarder.
L’habitacle est ton sas de décompression. Une espèce de sac de recueil puis d’éjection de pression.
La vitesse du vent emporte au passage tous ces atomes d’émotions devenues explosives à force d’extrême constriction.
Seule importe la sensation de l’air glacé sur tes mains qui se raidissent et s’accrochent de plus belle au volant.
Tes idées anarchiques s’envolent au gré des bourrasques. Tu souris à présent. Tu contrôles la situation. Tu as choisi la bonne route. C’est tout droit. Droit devant.