Les répliques en italiques sortent tout droit de la réalité.
Pourquoi pas chanter la Marseillaise devant le monument aux morts pour le 11 novembre? Oui pourquoi pas, et pourquoi oui aussi ?
_Parce que c’est écrit dans les programmes. T'es pas obligée de la chanter le 11 novembre, mais tu dois l'apprendre au gamins, c'est dans les programmes.
_ Ah bon ? Mais moi, ça me fait flipper parfois ce qui est écrit dans les programmes… Déjà, la longueur des compétences que les gamins doivent atteindre…Mais ça, c’est une autre histoire… Ah oui, l’histoire, revenons-y !
_Mais si, ça ne fait rien les paroles de la Marseillaise…
_Parce que c’est écrit dans les programmes. T'es pas obligée de la chanter le 11 novembre, mais tu dois l'apprendre au gamins, c'est dans les programmes.
_ Ah bon ? Mais moi, ça me fait flipper parfois ce qui est écrit dans les programmes… Déjà, la longueur des compétences que les gamins doivent atteindre…Mais ça, c’est une autre histoire… Ah oui, l’histoire, revenons-y !
_Mais si, ça ne fait rien les paroles de la Marseillaise…
_Ah oui mais moi, ça me gêne le chant de guerre qui parle de "sang impur", qui mêle Dieu à la guerre…
_Ah, mais tu te prends la tête pour rien, pourquoi tu vas chercher midi à quatorze heures… Pourquoi tu ne replaces pas cette chanson dans son contexte…
_Oui, j’essaye, j’essaye, mais j’y arrive pas : il faut dire que la chanson est toujours là, partout, omniprésente, mais il n’y a plus le contexte. Aujourd’hui, on la chante encore, c’est notre hymne…vous vous rendez compte, un hymne comme ça, c’est quand même un chant de guerre, merde ! Sur les terrains de foot, sur les podiums des sportifs victorieux représentants de leur patrie, leur nation… Alors moi je me demande… Est-ce que les sports nationaux détournent les violences dues aux sentiments nationalistes en les faisant combattre de manière réglée et propre, ou est-ce que le sport anime les sentiments nationalistes et créant des animosités entre les peuples ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je me questionne, laissez –moi tranquille…je sais que nous sommes les maillons par lesquels des orientations politiques peuvent déboucher…j’ai conscience de ce rôle qu’il faudrait que je joue…et de cet autre rôle que je peux jouer…
_Oui, mais ne cherche pas, t’appliques les programmes et c’est tout.
_ Ben non, moi, je ne veux pas arrêter de réfléchir…
_Ah, mais tu te prends la tête pour rien, pourquoi tu vas chercher midi à quatorze heures… Pourquoi tu ne replaces pas cette chanson dans son contexte…
_Oui, j’essaye, j’essaye, mais j’y arrive pas : il faut dire que la chanson est toujours là, partout, omniprésente, mais il n’y a plus le contexte. Aujourd’hui, on la chante encore, c’est notre hymne…vous vous rendez compte, un hymne comme ça, c’est quand même un chant de guerre, merde ! Sur les terrains de foot, sur les podiums des sportifs victorieux représentants de leur patrie, leur nation… Alors moi je me demande… Est-ce que les sports nationaux détournent les violences dues aux sentiments nationalistes en les faisant combattre de manière réglée et propre, ou est-ce que le sport anime les sentiments nationalistes et créant des animosités entre les peuples ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je me questionne, laissez –moi tranquille…je sais que nous sommes les maillons par lesquels des orientations politiques peuvent déboucher…j’ai conscience de ce rôle qu’il faudrait que je joue…et de cet autre rôle que je peux jouer…
_Oui, mais ne cherche pas, t’appliques les programmes et c’est tout.
_ Ben non, moi, je ne veux pas arrêter de réfléchir…
La Marseillaise, elle me fait peur, je ne donne pas dans l’apologie de la guerre, moi, et le contexte, il a bon dos… C’est du nationalisme à l’extrême cette chanson…et si elle mettait l’envie de tuer dans le sang…
_ Ah, ben alors, il ne fallait pas travailler dans l’éducation nationale.
_Ben si, justement. Et puis d’abord, pourquoi ils étaient en guerre, tous ces pays là, à l’époque…Je ne veux pas chercher plus loin.
_ Ah, ben alors, il ne fallait pas travailler dans l’éducation nationale.
_Ben si, justement. Et puis d’abord, pourquoi ils étaient en guerre, tous ces pays là, à l’époque…Je ne veux pas chercher plus loin.
De toute façon, tuer un homme de but en blanc, à bout portant, ça n’a ni queue ni tête. Des soldats démembrés, des morts, des familles décimées, des souvenirs qui hurlent en tête, de la tristesse, de la folie, de la misère…
Je veux bien commémorer le 11 novembre. Mais pour commémorer la paix. Je veux penser à cette armée en tant qu’êtres, je veux commémorer toute la violence subie d’avoir eu à tuer, d’être presque tué, d’être le tué d’une famille éplorée…
Je veux commémorer l’humanité qu’il est peut être parfois resté dans les jours les plus ensanglantés…
_Mais tu le sais ça, qu’il y a eu plein de familles décimées? tu le sais qu’il ne faut pas voir que le côté guerrier…
_Oui, je le sais, je le sais et je me tais, je te laisse parler, je n’ai rien à te prouver sur ma connaissance en la matière, je n’ai rien à t’étaler. Ma mémoire refait son trajet.
Oui, je le sais, mon grand père et la perte de son père quand il était enfant , à cause d’un soldat allemand…le sang impur dont la marseillaise parle, justement… Mon grand-père et ses souvenirs de guerre... de l’autre, un peu plus tard...mon grand-père dans son fauteuil et ses yeux fatigués, mon grand-père que j’aurais voulu entendre encore plus longtemps un jour d’angine si ma grand-mère ne l’avait pas coupé pour lui dire qu’il me dérangeait … Il m’avait raconté comment un de ses copains avait pris la foudre au bout de sa baïonnette, en faisant le guet. Il avait aussi commencé à me raconter une évasion préparée,alors qu’il était prisonnier de guerre mais je n’ai jamais eu la fin…c’était un de ces jours où il s’ouvrait… Sûrement que son évasion avait marché.
Je veux bien commémorer le 11 novembre. Mais pour commémorer la paix. Je veux penser à cette armée en tant qu’êtres, je veux commémorer toute la violence subie d’avoir eu à tuer, d’être presque tué, d’être le tué d’une famille éplorée…
Je veux commémorer l’humanité qu’il est peut être parfois resté dans les jours les plus ensanglantés…
_Mais tu le sais ça, qu’il y a eu plein de familles décimées? tu le sais qu’il ne faut pas voir que le côté guerrier…
_Oui, je le sais, je le sais et je me tais, je te laisse parler, je n’ai rien à te prouver sur ma connaissance en la matière, je n’ai rien à t’étaler. Ma mémoire refait son trajet.
Oui, je le sais, mon grand père et la perte de son père quand il était enfant , à cause d’un soldat allemand…le sang impur dont la marseillaise parle, justement… Mon grand-père et ses souvenirs de guerre... de l’autre, un peu plus tard...mon grand-père dans son fauteuil et ses yeux fatigués, mon grand-père que j’aurais voulu entendre encore plus longtemps un jour d’angine si ma grand-mère ne l’avait pas coupé pour lui dire qu’il me dérangeait … Il m’avait raconté comment un de ses copains avait pris la foudre au bout de sa baïonnette, en faisant le guet. Il avait aussi commencé à me raconter une évasion préparée,alors qu’il était prisonnier de guerre mais je n’ai jamais eu la fin…c’était un de ces jours où il s’ouvrait… Sûrement que son évasion avait marché.