Au-delà, dimanche 25 mai 2008
Très chère Cannelle,
C’est moi, Dieu. Tu ne t’attendais pas à ce que je t’écrive, mais je sens bien qu’aujourd’hui tu en as plus que besoin, alors je t’envoie cette missive.
En ce jour de fête des mères, que tu voudrais plus qu’éphémère, je voudrais te dire que tu as le droit de ne pas la fêter. D’une part parce que c’est ce putain de Pétain, qui l’a déterrée et inscrite sur le calendrier, d’autre part parce que je sais que tu n’en as pas tellement envie.
J’ai bien réfléchi et je t’ai peut-être trouvé la solution.
Etant donné qu’en France la fête des mères a lieu le dernier dimanche de mai, je te propose de partir, ce week-end là, ailleurs qu’en France, là où cette fête ne se fait pas le même jour.
La Suisse est une destination qui ne t’occasionnera pas trop de frais d’essence et comme là- bas, on fête les mères seulement le deuxième dimanche de mai, tu pourras être tranquille.
Je sais que tu as recommencé l’étude de deux personnages et que tu as déjà déballé une grande toile que tu ne lâcheras plus quand cela sera le moment... Mais si tu peins, pense quand-même à aller te coucher, ou fais en sorte de ne pas avoir à travailler le lendemain, tu pourrais t’endormir sur la route et je ne voudrais pas qu’il t’arrive un malheur ; je t’aime tellement, si tu savais.
Dieu.
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Ici-bas,
le 25 mai 2008
Cher Dieu,
Je savais bien que tu n'étais pas mort.
Ta solution me plaît bien.
Moi aussi je t’aime énormément.
Cannelle.
P-S : Je ne savais pas que tu disais des gros mots.